Alerte au divulgâcheur : cela n’a rien à voir avec l’âge ou le salaire

Publié le 20 janvier 2020, par l’Association canadienne de la paie

Lorsque vient le temps de régler la facture des achats des Fêtes, les résolutions d’épargner davantage sont vite oubliées. C’est le retour du « Lundi blues » – la journée la plus déprimante de l’année. Et selon une nouvelle étude de l’Association canadienne de la paie et du laboratoire d’analyse de données financières Western-Laurier, pour les travailleurs canadiens, le bien-être financier n’est pas qu’une question de salaire.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, un gros salaire n’est pas forcément synonyme de bien-être financier.

L’étude intitulée Le point sur la santé financière au Canada révèle en effet que 20 pour cent des gens dont le revenu familial atteint 150 000 $ ressentent un stress financier. En comparaison, environ 50 pour cent des ménages gagnant moins de 50 000 $ ressentent un tel stress.

L’idée reçue voulant que les Canadiens de la génération Y soient financièrement stressés en raison de la difficulté à se bâtir une carrière ne correspond par ailleurs pas à la réalité. Qui plus est, la moitié des gens vivant un stress financier ont plus de 40 ans, et 25 pour cent d’entre eux ont franchi le cap de la cinquantaine.

Comment atteindre la sécurité financière?

L’étude nous apprend qu’au-delà de l’âge et du revenu, les principaux facteurs de stress financier chez les travailleurs canadiens sont la capacité à composer avec une difficulté financière passagère (comme devoir se passer d’une paie) et les habitudes d’épargne.

Cette étude démontre également que le « Lundi blues » est bien plus qu’un stratagème de marketing. Qu’on soit ou non animé par l’esprit des Fêtes, quand on dépense au-delà de nos moyens, le stress financier devient inévitable.

Le laboratoire Western-Laurier a établi l’absence de corrélation entre le salaire et le stress financier en étudiant 11 ans de données provenant du sondage réalisé par l’Association canadienne de la paie dans le cadre de la Semaine nationale de la paie, soit un total de plus de 35 000 réponses.

Cette masse de données a été analysée au moyen d’une méthode de pointe fondée sur des algorithmes : l’analyse de grappes. Les répondants ont ainsi été regroupés en fonction de leurs similitudes entre eux et de leurs différences avec les autres groupes.

Selon l’étude, les travailleurs canadiens peuvent se diviser en trois groupes : les gens stressés financièrement, les gens qui se débrouillent et les gens à l’aise. Chaque groupe englobe environ le tiers des répondants.

Les gens à l’aise financièrement peuvent se passer d’une paie, tendent à épargner davantage et accordent plus d’importance à l’équilibre travail-vie personnelle qu’au salaire.

De leur côté, les travailleurs stressés financièrement combinent habituellement certaines caractéristiques parmi les suivantes :

• • Difficulté à composer avec de brefs imprévus financiers

• Capacité d’épargne modeste ou inexistante

• Accent placé sur le salaire

• Dépenses équivalant au salaire net ou le dépassant

• Taux d’endettement élevé (il s’agit de la catégorie la plus susceptible d’avoir un prêt automobile ou étudiant à rembourser, ou un solde à payer sur une marge ou une carte de crédit.)

• Augmentation des dettes d’une année à l’autre

Enfin, les travailleurs qui se débrouillent sur le plan financier se situent quelque part entre ces deux groupes opposés.

Les services de paie sont d’une grande utilité

Les employeurs doivent prêter attention aux résultats de ces études, car le stress financier peut avoir des répercussions sur les finances des organisations. En fait, il engendre un manque à gagner au chapitre de la productivité frôlant les 16 milliards de dollars par année pour l’économie canadienne. Les employeurs ne peuvent plus tenir pour acquis que le bien-être financier dépend uniquement du salaire et de prédispositions générationnelles. Ils doivent agir.

Les professionnels de la paie possèdent les connaissances stratégiques et l’expertise technique pour changer les choses, notamment en supervisant l’élaboration, la mise en œuvre et la gestion d’un programme Payez-vous d’abord pour aider les employés à épargner chaque fois qu’ils touchent leur paie.

Actuellement offerts par seulement 55 pour cent des employeurs au Canada, les programmes Payez-vous d’abord permettent aux professionnels de la paie de travailler avec les employés afin de transférer automatiquement une partie de leur paie dans un compte d’épargne. Automatiser le processus d’épargne plutôt que d’encourager les employés à le faire eux-mêmes favorise une meilleure gestion des finances, une hausse du taux d’épargne et la mise de côté constante d’argent en vue de la retraite.

Les travailleurs de partout au pays souhaiteraient par ailleurs se voir offrir davantage de programmes d’éducation financière en milieu de travail. Les professionnels de la paie ont l’expertise nécessaire pour remédier à cette lacune en matière de connaissances.